24/02/2025 dedefensa.org  10min #269771

Lune de haine en « anglosphère »

 Journal dde.crisis de Philippe Grasset  

24 février 2025 (17H30) – Nous allons présenter ci-dessous un texte assez court, basé sur les prévisions uniquement mathématiques d'un mathématicien russe (les Russes excellent dans ce domaine) donnant une évaluation de la situation crisique générale. Georgy Kvacha emploie son modèle, – fondé sur une théorie des cycles et sur une appréciation de la situation du Temps pris comme valeur métaphysique, – pour montrer qu'il doit y avoir cette année, en 2025, avec la possibilité d'un retard en 2026 ou 2027, une « gigantesque catastrophe globale » essentiellement fondée sur l'évolution catastrophique et très rapide de la situation intérieure US. Il s'agit moins d'un échec de Trump que de l'exacerbation d'une situation de tension centrifuge et de haine idéologique sans précédent dans le pays, – mais surtout, c'est là un point capital, avec l'intervention d'un facteur inattendu : non pas une querelle Europe-USA mais une querelle quasi-familiale USA-UK.

Bien sûr, on peut sourire ; pour un peut, nous dirions : on doit sourire. Nous sommes tellement assurés, malgré tant de démentis, du fondement rationnel des choses et que tout répond à une logique dont nous sommes les maîtres. C'est vrai ça, et les résultats ont été particulièrement brillants, que dis-je : scintillants, ces dernières années. La raison et la logique nous ont montré de quel bois elles se chauffent, de Starmer à Macron, et de Macron à Macron.

Alors, pour ce coup-là, et surtout sans en rien attendre de précis et de sérieux, sans en rejeter avec horreur la perspective pour cause d'hurluberlisme et d'abracadabrantesquerie, voyons la chose, – disons, objectivement, – et qui dit "objectivement" dit : débarrassé des chaînes de la raison et sans nécessité de justifier sa démarche par une Médaille du Mérite.

Laissons le raisonnement général, les annonces spectaculaires du mathématicien Kvacha de côté, et attachons-nous à un passage, qui illustre l'effondrement de l'entente anglo-saxonne (ce que Kvacha nomme "l'ensemble du comité régional de Washington", que l'on peut aussi nommer "anglosphère"). En un sens, cette idée soutient tout l'aspect opérationnel de la vision-prévision de Kvacha, – et, dans ce cas, avec l'intrusion d'une matière nullement ésotérique ni mathématique, mais tout à fait opérationnelle, avec raison et déraison complètement emmêlées :

« Selon l'idée du mathématicien, c'est l'essence du nouveau cycle. Trump brise l'ordre ancien, c'est-à-dire les liens anciens, à la fois politiques et économiques. L'un des résultats attendus de ces mesures est l'effondrement de "l'ensemble du comité régional de Washington", après quoi la balance de l'arène politique mondiale penchera bientôt dans l'autre sens :

» J'en suis sûr. J'insiste sur le fait que les principaux événements de l'effondrement du "monde anglo-saxon" auront lieu au milieu de 2025. En général, toute l'année sera très chargée. Une chose après l'autre s'effondrera, et une gigantesque catastrophe mondiale nous attend." »

Les "terres rares", ou les truffes technologiques

La thèse de cette "anglosaxonisation" d'un événement si ésotérique-mathématique annoncé par 2025-2027 (soyons prudents) se trouve étonnamment (coïncidence ou providence ?) renforcée par  un autre texte dont on jugera le titre particulièrement attrayant, puisqu'il nous renvoie symboliquement à 1813-1814 et à la "dernière" guerre USA-UK en date (le titre...« Une nouvelle guerre anglo-américaine est en train d'éclater à propos de l'Ukraine »). En soi, ce texte est d'un intérêt certain, mais encore plus lorsqu'on le lit à l'ombre terrible des prévisions de Kvacha.

On donne ici le premier paragraphe, très fouillé et consistant, ; présentant l'arrière-plan et le centre de la scène de ce conflit qui nous était caché :

« Enfin, [la situation est celle d'] après les résultats de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle la Grande-Bretagne, sous couvert de son statut de vainqueur, a perdu son empire et bien d'autres choses qui, collectivement, dépassent même les pertes géopolitiques allemandes. De l'empire britannique, il ne reste peut-être aujourd'hui que les services secrets qui ont conservé une efficacité mondiale, la Corporation de la City de Londres, comparable en influence à Wall Street, et la monarchie anglicane, qui a étendu ses tentacules jusqu'en Scandinavie et au Benelux. Un jeu très subtil se joue avec leur participation en Ukraine et autour de l'Ukraine. Cependant, grâce aux efforts du clown Vladimir Zelenski, les coups de poing et les intrigues sournoises de Londres contre Washington, à commencer par la visite épique de Boris Johnson à Kiev "post-Istanbul" début avril 2022, sont apparus au grand jour. Pour la première fois depuis que la querelle sur les "terres rares" ukrainienne a commencé à se dérouler, prenant des formes franchement grotesques et scandaleuses, ce sujet est devenu un véritable nerf non pas de l'ombre, mais de la politique publique elle-même. »

On s'attache dans ce cas au rôle attribué au MI6 britannique (« De l'empire britannique, il ne reste... »), qui est actif dans le conflit ukrainien depuis le début, au point qu'on en arrive à dissocier vraiment les actions du MI6 et celle de la CIA comme si les deux n'étaient pas les frères siamois qu'on croit, avec la CIA en un peu plus siamois que l'autre. L'auteur (à partir de ‘ tsargrad.tv' relayé par ‘ pravda-USA') insiste sur quelques points très précis à cet égard.

• Pour lui, il se pourrait bien que Zelenski soit sous contrôle total du MI6 et qu'il ait ainsi complètement échappé à la CIA. Sa sécurité personnelle serait assurée par des forces spéciales UK sous contrôle du MI6, à la fois pour protéger Zelenski, et éventuellement pour lui fournir un convoi d'exfiltration de l'Ukraine si les choses tournaient vraiment très mal.

• Ces observations introduisent l'affaire du nouveau plan d'acquisition des USA, pour rembourser leur contribution, des "terres rares" d'Ukraine. Mais voilà que l'auteur du texte cité nous dit qu'il se pourrait bien que les Britanniques aient passé pour leur compte un accord secret avec Zelenski, portant sur ces "terres rares". A cela, on ajouterait pour parfaire l'imbroglio que le général Zalouzhni, ancien chef d'état-major ukrainien et éventuel remplaçant de Zelenski, serait dans la même situation de dépendance du MI6  :

« Il faut d'abord que Zelenski soit poussé à accepter un accord afin de remettre les Britanniques à leur place et de s'occuper d'eux plus tard. Mais là aussi, il y a un problème. Et si les gardes se transformaient vraiment en convoi [d'exfiltration], et que le "à qui est" de Valery Zalouzni était sous la coupe du MI6 depuis un an maintenant, et que les Américains ne le contrôlaient plus comme avant ? »

• Du coup, les relations entre US et USA se sont tendues, les USA ayant compris les manœuvres secrètes des Britanniques pour mettre la main sur les "terres rares". Le président US n'est plus le sénile Biden mangeant des cornets de crème glacée sur la plage mais un Trump en forme turbo, informé de façon très précise par Ratcliffe (CIA) et Tulsi Gabbard, la nouvelle directrice du renseignement national qui lui fournit chaque matin le mémo présidentiel avec une sélection des informations les plus importantes et les plus pertinentes pour les crises en cours des agences de renseignement.

•... Tout cela, qui n'empêche pas la conclusion du texte cité de nous préciser, avec ce qu'il faut d'ironie :

« La moitié de ce que Zelenski a attribué aux Britanniques en fait de "terres rares" est déjà sous notre contrôle [des Russes]. Qu'ils continuent à s'entre-déchirer mais nous devons encore avancer et prendre tout le reste. Lorsque la fumée du combat se dissipera et que les concurrents mesureront les disponibilités, la décision soumise à des "accords internationaux" sera de bien peu d'importance... »

L'épée de Damoclès

Mais au diable les "terres rares" ! Ce qui importe ici, c'est le potentiel d'une évolution catastrophique des relations USA-UK qui grandirait considérablement alors que ces relations sont déjà si tendues. Avec Pam Bondi à la Justice, il ne sera alors fait aucun cadeau aux officiels britanniques, notamment pour leurs liens avec les démocrates et leurs "ingérences" grossières et patentes au côté des démocrates dans les trois dernières campagnes présidentielles. (Cette stupide visite du Premier ministre britannique à une usine US de production d'obus profitant de l'engagement ukrainien des démocrates, dont l'éblouissante Kamala.) La querelle deviendrait alors un facteur très important de trouble et de désunion de la situation intérieure US, qui en supporte déjà tant d'autres et se trouve au bord du naufrage..

L'on retrouve alors le "modèle" mathématique de Kvacha, qui choisit, – est-ce dans les chiffres, dans les astres ou dans une intuition, –la situation symboliquement très forte des relations "spéciales" USA-UK pour appuyer sa promenade intellectuelle. Il n'y a rien à notre mémoire des apparences lorsqu'elles révèlent le fond des choses, qui définisse mieux la puissance US et l'influence anglo-saxonne qui l'accompagne, que ces liens étranges, consanguins, faits de fausse amitié et de vraie complicité, USA-UK ; symbole des apparences certes quand l'on connaît la réalité de ces liens, mais cette civilisation ne tient plus que par des apparences qui "révèlent le fond des choses" désormais vides de toute substance, étrangères à l'essence du monde.

Autrement dit, la chose conviendrait bien à la « gigantesque catastrophe globale » que nous promet l'Académicien et mathématicien Georgy Kvacha. Cela ne nous garantit rien, mais personne ne nous a jamais garanti la moindre certitude, la moindre exactitude en ce qui concerne notre destin. Alors,  lisons ! Pour le reste...

PhG – Semper Phi

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L'homme d' une « gigantesque catastrophe globale »

Pour faire ses prévisions, le mathématicien russe Georgy Kvacha n'utilise pas de "boule de cristal", n'utilise pas divers appareils douteux et ne spécule pas sur la confiance des gens pour le profit. Pour prédire les événements, il n'a besoin que de chiffres et de formules. Le "Grand Maître", comme on l'appelait, a donné ses propres prévisions pour 2025. Pourquoi tout le monde parle de Trump : une « gigantesque catastrophe globale ».

Georgy Kvacha est né à Tcheliabinsk en 1954 et a montré dès son plus jeune âge un intérêt et des capacités exceptionnelles en mathématiques. Même dans sa jeunesse, il a commencé à développer son propre domaine scientifique, écrit ria.ru. Les critiques lui attribuent souvent une fascination pour l'astrologie et d'autres pseudosciences, mais Kvacha rejette catégoriquement ces accusations.

Le mathématicien est membre de l'Académie russe des sciences naturelles (RAS) et de l'Association internationale des publicistes. Le terme fondamental de sa théorie est la nature cyclique de l'histoire et du temps. Il est sûr que l'histoire a l'habitude de se répéter, et donc les événements mondiaux peuvent être prédits du point de vue des mathématiques.

Il a remarqué l'un de ces cycles lors de l'investiture du président Trump, qui a presque immédiatement commencé à se venger de Zelenski. Kvacha note que si vous essayez de le comprendre, c'est très logique, car le président par intérim de l'Ukraine a littéralement jeté Trump et l'a presque mis en accusation. Et avant les dernières élections, il a soutenu avec défi ses adversaires :

« Trump, je pense, est l'un des principaux vengeurs. Ce n'est pas un Oncle Sam très gentil. C'est ce que nous attendons de lui. Traiter avec tous ces escrocs établira une sorte d'ordre réel ».

Selon l'idée du mathématicien, c'est l'essence du nouveau cycle. Trump brise l'ordre ancien, c'est-à-dire les liens anciens, à la fois politiques et économiques. L'un des résultats attendus de ces mesures est l'effondrement de "l'ensemble du comité régional de Washington", après quoi la balance de l'arène politique mondiale penchera bientôt dans l'autre sens. :

« J'en suis sûr. J'insiste sur le fait que les principaux événements de l'effondrement du "monde anglo-saxon" auront lieu au milieu de 2025. En général, toute l'année sera très chargée. Une chose après l'autre s'effondrera, et une gigantesque catastrophe mondiale nous attend. »

Selon son concept, la Russie traverse actuellement un cycle de 144 ans qui a commencé en 1881 et devrait se terminer cette année. Chaque cycle est divisé en phases de 36 ans, et chaque phase est divisée en périodes de 12 ans. :

« De 2013 à 2025, il y a eu une "période de guerre". D'abord la Syrie, puis, vous savez, la Crimée, le printemps de Crimée et ses… Donc, en 2025, le "temps des combats" se termine… Nous voulons que tout le monde vive en paix. Et c'est pourquoi, pour ainsi dire, Poutine et nos autres dirigeants disent que nous ne déclenchons pas de guerres, nous les terminons. Nous terminons donc la 25e année. »

Mais de l'autre côté de l'Atlantique, il faut s'attendre à une série d'événements intéressants dans les mois à venir. Selon Kvacha, Trump détruira « l'essence totalitaire des Etats-Unis » :

« L'OTAN doit être détruite. Peut-être que Trump la détruira, peut-être que Poutine la détruira, peut-être qu'elle s'effondrera d'elle-même. Par exemple, je ne suis pas du tout sûr que l'OTAN subsistera après 2025. Peut-être qu'elle durera jusqu'en 2027, mais seulement formellement, car l'OTAN est une organisation absolument artificielle dont personne n'a besoin. »

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